Honoré Philippe, L'horloge de l'église de Cernex

Honoré Philippe, L'horloge de l'église de Cernex

 

L'HORLOGE DE L'ÉGLISE DE CERNEX


Monsieur Dufaug est né au lieu-dit "CHEZ DAME JEANNE".

Plutôt bien de sa personne, il partit tout jeune à Paris où il fut retenu en qualité de cocher de calèche dans une grosse maison bourgeoise. C'était une place honorable dans laquelle il sut se faire apprécier par son honnêteté.

A cette époque, il n'y avait pas de voitures automobiles. Il déplaçait ses maîtres en conduisant une grande calèche.

C'est dans cette maison qu'il fit la connaissance d'une femme de chambre: sa future épouse avec qui le contact fut facile du fait qu'elle était "payse". Ils se sont mariés tout en continuant de travailler plusieurs années encore chez leurs maîtres.

Étant de souche paysanne, à la mort de leurs parents ils revinrent au pays" chez DAME JEANNE".

De cette union naquirent des jumeaux, l'un Tiburge, l'autre Cyrille, qui fréquentèrent l'école de Cernex.

Monsieur Dufaug avait la réputation de quelqu'un d'autoritaire (avait-t-il hérité cela de l'exigence de ses maîtres ?). Toujours est-il que son épouse, femme soumise et laborieuse qui s'occupait entre autres des bêtes de la petite ferme, en souffrait beaucoup.

La grande guerre éclata le 2 août 1914 (à cette époque on mobilisait à l'âge de 18 ans). Il fallut bien obéir aux ordres et les jumeaux furent mobilisés.

Quelle souffrance de voir partir ces deux enfants au combat!

Après avoir effectué trois mois de classes et de maniements d'armes, ils partirent à la guerre où quelques semaines plus tard, ils laissèrent leurs deux vies (en héros) dans les plaines du Nord. Après la douleur du départ, on imagine quel chagrin immense vécurent les parents Dufaug qui ne virent jamais leurs enfants revenir.

De cette douleur indicible, la mère, de santé fragile, ne s'est jamais remise.

M. Dufaug décédé, sa veuve qui vivait seule dans sa ferme éloignée, souvent désemparée, se rendait régulièrement dans les maisons de Cernex ou de Chavannaz où elle avait des attaches, en quête d'un peu de réconfort.

Voyant sa santé décliner, consciente aussi de bénéficier d'une certaine aisance matérielle, elle décida, en souvenir de son mari et surtout de ses fils morts pour la patrie, de doter le clocher de Cernex, ainsi que celui de Chavannaz, d'une superbe horloge mécanique. Le travail fut confié aux Établissement Paccard qui le menèrent à bien.

Ces deux communes lui doivent une grande reconnaissance et c'est pourquoi je tenais à vous faire partager ce souvenir, pour revivre ensemble cette page d'histoire: de notre histoire.

 

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Traité et publié le 4 février 2005 par Michel Weinstoerffer